- COMMUNICATION CELLULAIRE
- COMMUNICATION CELLULAIRECOMMUNICATION CELLULAIREOn distinguait classiquement deux types de communication chimique entre les cellules de l’organisme: la communication par la voie nerveuse (mettant en jeu des neurotransmetteurs libérés au niveau de synapses) et la communication par la voie humorale (celle des glandes endocrines, qui sécrètent dans le sang des hormones qui vont agir à distance sur divers tissus cibles). La découverte du phénomène de neurosécrétion amena ensuite à définir les neurohormones comme des hormones produites par des cellules nerveuses. La mise en évidence ultérieure d’un nombre croissant de messagers chimiques qui n’entrent dans aucune de ces catégories — comme les facteurs de croissance — amena à ajouter une nouvelle catégorie, celle des médiateurs chimiques locaux, qui possèdent des actions paracrines ou autocrines (le messager diffuse à courte distance vers les cellules environnantes); cette catégorie comprend en particulier de très nombreuses cytokines, mais également les prostaglandines voire des gaz comme le monoxyde d’azote (NO) ou le monoxyde de carbone (CO).Force est de constater que la frontière entre cette dernière catégorie et celle des hormones traditionnelles est bien floue, et que l’on est plutôt en présence d’un continuum, ceci d’autant plus qu’une cellule donnée peut produire plusieurs messagers appartenant à des catégories différentes, et que par ailleurs une même molécule peut posséder des mécanismes d’action multiples la plaçant dans plusieurs catégories à la fois. La définition d’une hormone repose donc sur une base fonctionnelle (facteur régulateur circulant) et n’est pas une caractéristique liée à une structure moléculaire donnée. Notons également que les cellules endocrines ne sont pas nécessairement regroupées en glandes du même nom, et que certains organes (intestin, foie) possèdent des cellules endocrines dispersées en leur sein.En revanche, lorsqu’on s’intéresse au mécanisme d’action des divers messagers chimiques, les catégories précédentes disparaissent au profit d’une simple dualité: certaines molécules (acides aminés et dérivés, peptides-protéines, prostaglandines...) agissent sur des récepteurs présents sur la membrane des cellules cibles et contrôlent des canaux ioniques (neurotransmetteurs) ou des processus métaboliques variés (facteurs de croissance, hormones peptidiques...), tandis que d’autres molécules (hormones stéroïdes par exemple) pénètrent dans les cellules cibles et se fixent sur des récepteurs nucléaires. Cela s’applique à tous les groupes animaux, et vaut également pour les végétaux.Il est remarquable de constater que les unicellulaires (bactéries, levures...) produisent ou sécrètent des molécules apparentées à des hormones d’animaux supérieurs, ce qui suggère que les mécanismes de communication hormonale des pluricellulaires sont dérivés de mécanismes de communication interindividuels présents chez les unicellulaires.
Encyclopédie Universelle. 2012.